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Des habitudes qui évoluent

C’est un fait, les petits plats maison ont la cote. D’ailleurs, les compétences en cuisine des Québécois s’améliorent.

Le « bien manger » est désormais une préoccupation importante des consommateurs. Ils veulent des produits sains et de qualité, mais pas seulement. Leurs préoccupations ne s’arrêtent plus à leur seul bien-être. La santé de la planète et celles des espèces comptent aussi de plus en plus.   

Ainsi, en 2023, une personne sur trois souhaitait diminuer sa consommation de viande, tandis que 37 % des Québécois désiraient augmenter leur consommation de protéines végétales. 

Préoccupations des Québécois quant aux enjeux alimentaires (2023)

Classement en barre horizontales des cinq premières préoccupations : prix des aliments, pertes et gaspillage alimentaire, présence de résidus de pesticides dans les aliments, santé et bien-être des animaux d'élevage, accès à des aliments favorables à la santé.
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Parmi les 38 préoccupations analysées dans le rapport « Baromètre de la confiance des consommateurs québécois à l’égard des aliments », le prix, la qualité des aliments, mais aussi le gaspillage alimentaire et le bien-être animal font partie des principales inquiétudes.  
Source : CIRANO, 2023

De manière générale, le coût de la vie a augmenté.

Variation des prix des aliments au Québec, entre 2022 et 2023

Diagramme en barre. Inflation générale des aliments achetés à l’épicerie : 8,3 %, Poissons et fruits de mer : 5,5 %, Produits laitiers et œufs : 5,7 %, Viande : 7,2 %, Fruits frais : 7,5 %, Produits de boulangerie : 10 %, Beurre : 10,9 %, Légumes frais et transformés : 11 %, Fruits transformés : 12,8 %, Graisses et huiles comestibles : 14,5 %.
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Entre 2022 et 2023, tous les produits alimentaires ont vu leurs prix augmenter. Mais pas tous dans la même proportion… 
Source : Statistique Canada, MAPAQ, 2023

Bien que nous soyons prêts à payer plus cher pour un produit de qualité, le premier critère d’achat des consommateurs reste le prix.  

La bonne nouvelle à ce sujet?  

Les produits marins connaissent une hausse de prix moins forte comparativement aux autres produits alimentaires. Serait-ce une bonne raison de les intégrer à ton menu? 

Comment amener de la nouveauté dans son assiette?

C’est bien beau de présenter de nouvelles espèces, mais dans le « pratico-pratique », pas si facile de changer ses habitudes alimentaires, n’est-ce pas?

Les nouveaux ingrédients nous font peur car nous ne savons pas comment les cuisiner, ni comment les accompagner. Nous ne savons même pas si nous allons aimer.  

Tu connais sûrement l’expression: le plus dur, c’est de se lancer. Promis, une fois que le premier pas sera fait, tu verras que c’est moins impressionnant qu’il n’y paraît. 

N’hésite pas à demander conseil autour de toi: à la poissonnerie,  au restaurant, à des amis. Et puis… à te lancer!  

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Comment changer ses habitudes alimentaires?
Trois professionnels ont réalisé une étude incluant des ateliers culinaires afin d’encourager l’utilisation des algues en cuisine. Ils nous exposent les résultats et nous donnent quelques conseils pour intégrer de nouveaux produits dans notre assiette. 

Informations

Durée de la vidéo : 6 minutes

Lieu et date de tournage : Québec, 2023

Extrait d’entrevues réalisées par : Maylis Persoons, muséologue à Exploramer

Vidéaste et monteur : Guillaume Lévesque, Les productions de la Morue Salée

Personnes interviewées :

  • Lucie Beaulieu, Université Laval
  • Jean Soulard, Chef cuisinier
  • Véronique Provencher, Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF)

Crédit : Exploramer, 2024

Transcription

[Musique de fond, plans sous-marins successifs d’algues diverses.]

Lucie Beaulieu : Il y a un projet qui m’a beaucoup intéressée de faire, de développer, c’était un projet sur les algues et l’alimentation, puis de me rendre jusqu’au consommateur.

[Plan sur Lucie Beaulieu qui parle, dans une cuisine.]

En fait ce qui est arrivé, c’est qu’en discutant aussi avec mes collaborateurs, puis avec un chef cuisinier, on se disait « Comment on peut aider les gens à manger davantage des algues au quotidien ? ».

[Plans successifs sur des paquets d’algues séchées.]

Dans notre projet de recherche, on a fait des ateliers culinaires.

[Retour sur Lucie, musique s’arrête.]

Donc, c’était une centaine de participants qui ont été recrutés du public. Évidemment, c’est les gens qui étaient curieux de découvrir les algues qui ont répondu à l’appel. Et donc, il y avait un groupe témoin et un groupe qui expérimentait l’atelier culinaire avec le chef. Le groupe témoin recevait un paquet cadeau.

[Plans successifs de photographies des produits d’algues.]

Donc, des algues avec des recettes. Et les autres avaient la chance de faire l’atelier culinaire avec un chef comme Jean Soulard.

[Musique de fond reprend.]

[Plans successifs de photographies de Jean Soulard en cuisine et des participants des ateliers culinaires.]

Puis, donc, comment ça se déroulait ? Les participants avaient un sondage à répondre. Donc, sur leur consommation d’algues, mais aussi de façon générale en cuisine, s’ils aimaient cuisiner, etc.

[Retour sur Lucie qui parle, musique de fond s’arrête.]

Donc, il y avait un sondage avant l’atelier. Et au bout de 2 mois, on refaisait un autre sondage pour voir s’ils avaient intégré les algues au menu. Et on a pu mettre en évidence que oui, ça favorisait. Le fait d’avoir été mis en contact avec les algues, puis en plus avec un chef qui nous montre comment cuisiner des algues, ça favorisait la consommation. Puis les gens prenaient de plus en plus confiance en eux dans, justement, le fait de faire des recettes à base d’algues.

[Musique de fond reprend.]

[Différentes vues sur Jean Soulard et Lucie en cuisine qui préparent une recette à base d’algues et de pois-chiche.]

Donc, initialement, les gens avaient peut-être un peu peur d’avoir un sachet d’algues puis de se dire « Qu’est-ce que je peux faire avec ça ? ». Et donc, en leur fournissant des recettes ou encore en les « coachant » avec un chef, ça leur permettait de développer leur aptitude à cuisiner les algues.

Jean Soulard : Quand vous faites quelque chose de nouveau, évidemment, tout ce qui est nouveau on est sur les « brakes ».

[Plan sur Jean qui parle, dans une cuisine, musique de fond s’arrête.]

Mais, vous leur expliquez, vous leur faites d’abord la démonstration avec les algues et puis après ils s’en vont faire ce que vous leur avez démontré. Et je dis toujours « Osez ! ».

[Retour sur Jean et Lucie, en cuisine.]

L’enfant, lui, il va essayer, pour le fun. Puis pour un peu faire les gros bras avec le copain « Ouais, c’est bon ! ».

[Retour sur Jean qui parle.]

L’adulte, lui, il est habitué depuis 20, 30, 40 années où, les goûts, il les connaît. Alors vous lui amener une nouvelle saveur puis il dit « Oh, je ne suis pas sûr ». Mais tous les ateliers, vous allez me dire peut-être qu’ils ont pas osé le dire devant moi, mais je les ai vu goûter puis sincèrement y aller à la cuillère en disant « Ouais ! Ouais ça, ça vaut le coup.  Ouais, ouais, ça, je vais essayer à la maison ».

[Musique de fond reprend.]

[Plans successifs de Jean et Lucie, en cuisine.]

Véronique Provencher : Qu’est ce qui va nous faire changer ? Souvent, c’est qu’on va avoir fait une prise de conscience « x ».

[Plan sur Véronique Provencher qui parle, assise en extérieur.]

Ça peut être par rapport à notre santé, ça peut être par rapport à l’environnement, qui va faire qu’on va vouloir faire des choix qui sont différents. Fait que tout ça, ça peut être lié à nos valeurs, par exemple. Donc, si la santé est une valeur très importante pour moi, je vais la prioriser dans mes choix au quotidien. Et puis, il y a aussi tout notre bagage de croyances, ce que les gens vont dire autour de nous, aussi, qui peut nous amener à changer.

[Musique s’arrête.]

Donc on va… L’être humain c’est un… on est social, donc de voir, par exemple, nos amis, notre famille qui adoptent des nouveaux comportements, ça peut nous amener aussi à faire la même chose de notre côté. Fait que, la fameuse recette magique pour intégrer une nouvelle habitude ou un nouvel aliment ? Malheureusement, je pense qu’il n’y a pas de recette magique. Mais le mot clé, je dirais, c’est le « pas à pas ». Donc y aller un petit peu par petit peu. Souvent, on est bien ambitieux quand on veut commencer quelque chose puis on voudrait tout de suite que ça soit parfait, puis que tout soit changé. Mais on sait dans la vraie vie que le changement de comportement, ça se fait pas en claquant des doigts. Donc l’idée, c’est vraiment d’y aller en intégrant peut-être à l’occasion un nouvel aliment, un nouvel ingrédient, dans nos recettes habituelles. Pour comme se familiariser avec le goût. Puis après, c’est là qu’on va découvrir autre chose. On va vouloir élaborer davantage.

[Musique de fond reprend, retour sur Lucie et Jean en cuisine.]

Jean : Évidemment, on a tous plus ou moins fait le tour de la Gaspésie et les gens…

Véronique : Cuisiner, c’est une compétence qui est nécessaire pour s’alimenter. Mais ça peut être vu comme un défi pour certaines personnes qui sont moins familiers avec différentes méthodes pour préparer les aliments.

[Retour sur Véronique qui parle.]

Donc c’est pour ça que c’est une bonne stratégie de venir les développer davantage. Et puis même chez les jeunes, il y a différentes initiatives qui existent pour faire cuisiner les jeunes, par exemple, dans les écoles.

[Musique de fond s’arrête.]

Il y a des camps, aussi, en alimentation. On en a un justement ici, là à l’Institut, le camp Aliment’TERRE pour les jeunes. Donc là, ils vont s’initier à c’est quoi, en fait, cuisiner, planifier aussi, les repas. Ça aussi, c’est une compétence qui est importante. Savoir s’informer, choisir les bons… Sélectionner en fait les bons produits. Fait que c’est toutes des compétences importantes pour, c’est ce qu’on appelle la littératie alimentaire, donc d’être capable de faire des choix puis de se débrouiller, pour être capable de bien se nourrir.

[Musique de fond reprend.]

[Retour sur Jean et Lucie en cuisine, Jean met une fleur mauve comme touche finale sur un plat.]

Jean : Comme ceci… Les algues est un produit facile à cuisiner. Sauf qu’on ne sait pas quoi faire avec. Alors les gens, ils vont dire « Bah oui, mais c’est facile pour lui il est cuisinier ».

[Plan sur Jean vu de face qui parle à la caméra.]

La réponse est non ! C’est facile à cuisiner. Vous trempez ça dans l’eau, puis après vous faites des miracles. Une sauce, vous mettez ça dans votre blender, je vous assure, c’est excellent.

[Logo Exploramer et logo Réseau Québec Maritime.]

[Musique de fond s’arrête.]

Intégrer de nouveaux produits dans notre alimentation demande un réel effort. Les Québécoises et Québécois semblent prêts à franchir le pas. Les changements dans leur assiette ont déjà commencé. 

Et toi, prêt à passer à l’action?  

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