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Une eau remplie de défi

Dans l’eau, comme sur terre, la vie évolue. Les espèces du Saint-Laurent doivent s’adapter pour survivre.

Dans toute cette agitation, des menaces pèsent plus que d’autres. Les chercheurs surveillent d’ailleurs ces eaux de très près, car tout repose sur un fragile équilibre.

De nombreuses institutions ont bien compris qu’il s’agissait d’un travail d’équipe. Conscients de notre impact, gouvernements, jeunes entreprises, universités et associations mettent en place des initiatives pour tenter d’améliorer la vie dans l’eau.

Petits ou grands, chaque pas est encourageant.

Schéma d’une coupe du Saint-Laurent avec 6 illustrations de menaces : de l’eau polluée, un bateau de pêche qui émet des ondes, un casier et des cordages de pêche, des bulles et un poisson.
Les contaminants et polluants divers
La surpêche
La pollution sonore
Les espèces exotiques envahissantes
Les engins de pêche fantômes
Les changements climatiques
Icone représentant un livre
Six menaces qui viennent troubler la vie dans le Saint-Laurent. Les connais-tu?

À chaque menace...

... ses pistes de solution

Les contaminants et polluants divers

Les activités humaines ont un impact direct sur la qualité de l’eau. Les produits utilisés dans les industries, l’agriculture, la pharmacologie ou encore à la maison se retrouvent dans le Saint-Laurent. Toutefois, ils ne sont pas dissous pour autant. Ces contaminants se déposent dans les sédiments. Avec le temps, ils vont remonter le réseau trophique jusqu’à se retrouver dans nos assiettes et nos verres d’eau.

D’ailleurs, certaines zones de cueillette de mollusques filtreurs sont parfois fermées à cause de la qualité de l’eau. Les contaminants rendent impropres à la consommation les espèces vivant dans ces zones.

Illustration couleur d'une usine avec trois cheminées dont sort de la fumée. Un tuyau sur la droite de l'usine relâche une substance verte.

Une eau propre pour tout le monde

Sur le plan politique, la convention de Stockholm a été signée en 2001 par le Canada. Celle-ci vise l’élimination ou la réduction des rejets de polluants organiques résistants (POP). Depuis, 151 autres pays se sont joints à cette convention.

Une prise de conscience s’opère depuis quelques décennies. Et nous aussi, nous avons un rôle à jouer. Nos choix quotidiens ont un impact sur la qualité de l’eau du Saint-Laurent. Des composants chimiques présents dans nos cosmétiques ou dans nos appareils électroniques finissent souvent par se retrouver dans le Saint-Laurent.

Choisir des produits plus naturels, recycler et limiter les déchets sont des actions concrètes que nous pouvons mettre en place dès maintenant pour réduire l’impact sur notre environnement.

Les engins de pêche fantômes

Chaque saison, de nombreux cordages, filets et casiers se perdent dans les profondeurs.

Ils représentent une grande quantité de macroplastique dans le Saint-Laurent. Avec le temps, ces plastiques se dégradent, deviennent du microplastique, mais ne disparaissent pas. Au-delà de cette pollution, ces engins, appelés fantômes, causent aussi des dégâts aux écosystèmes. Ils continuent à piéger les animaux, empêtrés ou coincés dans ces filets et casiers qui ne seront que rarement récupérés.

Illustration couleur d'un casier de pêche abandonné et de cordages emmêlés.

Éviter les fantômes

Pour réduire les engins fantômes, l’industrie de la pêche cherche des solutions.

Icone représentant un livre
Quel est la proportion d’engins de pêche fantômes dans le Saint-Laurent?
Que fait l’industrie pour les éviter et améliorer leurs techniques?
Trois personnes du milieu de la pêche et de l’innovation expliquent leurs projets.

Informations

Durée de la vidéo : 4 minutes et 22 secondes

Dates et lieux de tournage : Gaspésie, 2022 et Rimouski, 2023

Extrait d’entrevues réalisées par : Jean-Sébastien Laliberté et Maylis Persoons, muséologues à Exploramer

Vidéaste et monteur : Guillaume Lévesque, Les productions de la Morue Salée

Personnes interviewées :

  • Samantha Bois-Roy, Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie
  • Geneviève Myles, ACPG Innovation
  • Olivier Grenier, Devocean

Crédit : Exploramer, 2024

Transcription

[Vue sur Samantha Bois-Roy qui parle, en extérieur, devant des vieux casiers, filets et cordages de pêche.]

Samantha Bois-Roy : Dans le fond, mon nom, c’est Samantha Bois-Roy. Je travaille à l’ACPG, ça fait bientôt 5 ans. Je suis représentante des engins fixes, c’est-à-dire ceux qui pêchent au filet maillant, au casier aussi, puis à la palangre.

[Musique de fond, plans successifs sur de vieux engins de pêche rouillés.]

En fait, là, nous, le programme d’engins fantômes, on a décidé d’initier ça pour nettoyer un peu les océans.

[Retour sur Samantha puis mouvement de caméra vers les engins récupérés.]

Parce qu’on sait qu’il y a beaucoup de perte d’engins durant les saisons de pêche. Puis les engins fantômes qu’on a récupéré, on a des casiers de plus de plusieurs années. On a des chaluts de plus de 40 ans, qu’on a trouvé aussi. Beaucoup de cordages qui restent dans le fond de l’eau. Beaucoup de filets maillants, aussi, qui ont été perdus probablement lors de tempêtes, tout ça.

[Retour sur Samantha, musique s’arrête.]

Puis dans le fond, notre but premier, c’est de nettoyer un peu le golfe pour permettre une pêche durable, responsable. Puis, tu sais, on pense aux générations futures aussi.

[Musique reprend, autres plans successifs de vieux engins de pêche.]

Je vous dirais que dans le golfe présentement, avec les données qu’on a, on a environ plus d’une centaine de mille d’engins perdus depuis toutes ces années-là.

[Retour sur Samantha.]

Donc c’est pour ça que le projet de l’ACPG, c’est vraiment d’y aller de bonne foi. Puis nos capitaines sont très motivés aussi à nettoyer les fonds des océans. Donc on les envoie 10 jours en mer avec un grappin récupérer le plus d’engins possible.

[Différentes vues sur un grapin sur roue.]

L’ACPG, aussi, travaille à innover dans leurs techniques de pêche, à innover aussi dans les engins de pêche.

[Plan sur un port de pêche puis sur des bateaux amarrés et finalement sur un filet de pêche à terre sur le quai.]

Donc on essaie de de s’informatiser. On essaye… Ça fait un peu partie de la roue de l’ACPG. On confectionne, on recherche et on exécute.

[Plan rapproché sur les mains d’un travailleur confectionnant un filet de pêche.]

C’est les 3 entités qu’on a présentement.

[Plan sur des prototypes d’ingénierie dans un couloir puis sur Geneviève Myles qui parle, musique s’arrête.]

Geneviève Myles : Alors on a un intérêt pour l’innovation à partir du moment où un capitaine a un défi à relever ou il veut implanter une nouvelle technologie à bord de son bateau. Ou qui rencontre des défis de main d’œuvre, de manutention…

[Plan sur des hommes déroulant un filet de pêche sur un quai, musique reprend doucement.]

C’est à ce moment-là qu’ACPG Innovation arrive. Puis va faire les démarches avec le capitaine, avec l’entreprise de pêche, pour proposer une solution durable. Puis une proposition qui répond aux besoins du capitaine, puis qui est adaptée à son bateau.

[Musique s’intensifie, plan sur un homme dans une cabine d’un bateau puis sur des bateaux amarrés à quai.]

Olivier Grenier : Mon nom, c’est Olivier Grenier. Je travaille avec Devocean.

[Plan sur Olivier Grenier qui parle, debout devant des bouées.]

Devocean, « Devocéan » en fait, en français. Ça a parti d’un cours où est ce qu’il fallait trouver des enjeux, puis d’avoir trouvé un peu des projets avec des impacts.

[Musique s’arrête.]

Faire progresser l’équipement de pêche pour la protection de l’environnement, puis des écosystèmes. La pêche au casier traditionnel, le casier, c’est la cage de crabes, c’est une cage qui est envoyée dans le fond de la mer. Puis cette cage-là, avec une corde, est reliée à une bouée qui flotte à la surface. La problématique qu’on a c’est que toutes ces cordages-là, qui sont reliés entre la cage au fond de la mer et la bouée au-dessus, ça crée un labyrinthe de cordes que les baleines doivent traverser quand elles se nourrissent, quand elles font les migrations, puis tout ça… Fait que les baleines s’empêtrent dans ces cordes-là.

[Plan rapproché sur le dessus d’un bateau puis sur la mer dans le brouillard.]

À la place d’avoir la bouée qui flotte au-dessus de la mer à la vue des pêcheurs, nous on l’envoie au fond de l’eau.

[Retour sur Olivier.]

Puis on enroule toute la corde à l’intérieur de la bouée. La bouée, c’est ce qu’on peut voir ici.

[Plan sur six bouées rectangulaires oranges posées les unes sur les autres sur une palette puis sur une bouée sur le pont d’un bateau et retour sur Olivier qui montre une des bouées.]

Quand la bouée elle a reçu le bon signal, qui vient de la part du bateau, le bras vient se déclencher.

[Plan sur Olivier Grenier, déclenchant le bras d’une bouée puis qui fait tourner une partie à l’intérieur de la bouée.]

Ça permet de relâcher la corde. Le « spool » devient libre. Et la bouée fait à peu près une cinquantaine de livres. Fait que ça permet, à elle, de remonter jusqu’à la surface.

[Musique de fond reprend.]

[Plan sur un homme sortant une bouée de l’eau et la remontant sur le pont d’un bateau.]

On est à l’étape de prototypes fonctionnels, fait qu’on a équipé une quinzaine de bateaux en Gaspésie. On a 130 bouées qui sont en opération un peu partout au Québec. Cet environnement corrosif-là, en même temps que sous pression, effectivement, ça comporte des grands challenges d’ingénierie. Surtout, qu’on essaye de bâtir quelque chose de léger, à moindre coût, pour que les pêcheurs se ruinent pas en achetant nos systèmes.

[Plan sur l’enroulement mécanique du cordage d’une bouée, sur un bateau.]

On vient greffer les solutions d’aujourd’hui, la technologie d’aujourd’hui, sur ce qui se font actuellement.

[Plan sur un homme relâchant une bouée et un casier de pêche dans l’eau puis sur une bouée flottant à la surface de l’eau.]

C’est ça, on essaye de donner des meilleurs outils pour pouvoir pêcher plus responsablement.

[Logo Exploramer.]

[Musique de fond s’arrête.]

La surpêche

La surpêche peut créer un déséquilibre dans une population d’espèce, ce qui représente une menace pour tout l’écosystème.

Au Québec, l’histoire de surpêche la plus connue est celle de la morue franche pour laquelle un moratoire est en place depuis 1992. Celui-ci a provoqué la perte d’emploi de près de 35 000 pêcheurs et travailleurs d’usine. Ainsi, en plus d’entraîner des conséquences sur la biodiversité, la surpêche touche également l’économie et la vie des pêcheurs et de leurs familles.

Depuis nous tentons d’éviter la surpêche. Il reste toutefois difficile de composer avec tous les changements et autres pressions subies par les espèces. Il n’est donc pas rare de voir, encore aujourd’hui, des moratoires être instaurés, au début de la saison de pêche, afin d’éviter une répétition de l’histoire.

Illustration couleur d'un bateau de pêche remontant un filet plein de poissons.

Moins mais mieux

Pour éviter la surpêche, les gouvernements tentent d’agir avec précaution, dans une approche où tout l’écosystème, et non une seule espèce, est pris en compte. Afin d’être le plus juste possible dans leur régulation de la pêche, ils doivent travailler conjointement avec les scientifiques et les pêcheurs.

L’industrie et les gouvernements semblent de plus en plus privilégier une pêche diversifiée. Cette solution permet, notamment, d’éviter la catastrophe économique lorsqu’un moratoire est mis en place.

Les écocertifications sont d’autres moyens pour encourager la durabilité des pêches pour les professionnels, mais aussi pour les consommateurs.

La pollution sonore

Le trafic maritime, les sonars, les forages, mais aussi les bruits naturels comme les sons émis par les espèces, tels que le chant des baleines, constituent l’ambiance sonore du Saint-Laurent.

Toutefois, trop de bruits peut entraîner des déséquilibres biologiques chez les espèces, ce qui pourrait avoir comme conséquence une fragilisation de leur santé, du stress et une perturbation de leur communication.

Illustration couleur d'un bateau. En dessous de celui-ci, des ondes sonores se diffusent.

Chut, plus de bruit…

Au Québec, l’Institut des sciences de la mer de Rimouski mène présentement un projet d’étude afin de mesurer les niveaux de bruits des navires et pour déterminer des solutions.

À l’échelle internationale, le Canada est vu comme un précurseur en matière de recherches sur la réduction de la pollution sonore, notamment au sein de l’Organisation maritime internationale, une institution des Nations Unies.

Les espèces exotiques envahissantes

Les espèces exotiques envahissantes sont des animaux ou des végétaux qui ont été déplacés de leur zone d’habitation initiale. Majoritairement, l’arrivée de ces espèces dans le Saint-Laurent est due au transport maritime.

N’ayant pas encore de prédateurs naturels lorsqu’elles sont introduites dans un nouveau milieu, ces espèces ont tout le loisir de proliférer rapidement. Au Québec, les plus connues sont le crabe vert, plutôt situé dans le sud du golfe, la carpe asiatique ou encore le bryozoaire membranipore.

Illustration couleur d'un crabe vert.

Protéger les résidents locaux

Dans le but de prévenir l’arrivée d’espèces exotiques, le MPO a mis en place un plan de lutte contre les espèces aquatiques envahissantes.

Celui-ci prévoit des actions à petite et à grande échelle. En matière de transport maritime international, par exemple, le nettoyage des bateaux et de l’eau qu’ils transportent est strictement réglementé. Sur le plan plus individuel, il est demandé à chacun de signaler toute espèce qui semble inhabituelle. Évidemment, si tu as un animal exotique à la maison, le relâcher dans la nature est une mauvaise idée.

Les changements climatiques

Dans le Saint-Laurent, les eaux froides du Labrador et les eaux chaudes du Gulf Stream se rencontrent. Si la proportion d’eau froide dominait jusque dans les années 2000 à 2010, la tendance s’est depuis inversée. Or, l’eau chaude contenant moins d’oxygène que l’eau froide, cette tendance, amplifiée par les changements climatiques, vient modifier les propriétés des eaux du Saint-Laurent: plus chaudes, moins oxygénées.

Cela entraîne une fragilisation de l’écosystème et un déplacement des espèces pour lesquelles le Saint-Laurent n’est parfois plus le milieu de vie optimal.

C’est le cas des morues, par exemple, dont la digestion, et par conséquent la croissance, est ralentie lorsqu’elles manquent d’oxygène. Face à cette situation, ces poissons tenteront de quitter la zone où le taux d’oxygène leur est insuffisant.

Illustration couleur de bulles d'air dans l'eau.

Peser sur le gaz pour les pratiques écologiques

Les changements climatiques touchent tout le monde, le secteur de la pêche parmi les premiers. En ce sens, les pêcheurs, aidés des gouvernements, développent des pratiques plus écologiques afin de réduire, entre autres, leur consommation de carburants.

Les algues pourraient également faire partie de la solution puisqu’elles stockent le carbone, responsable des gaz à effet de serre. Le développement de l’algoculture pourrait ainsi aider à atténuer le réchauffement climatique.

Icone représentant un livre
Quel est le rôle des algues dans la préservation des écosystèmes?
Un chercheur et professeur de l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec nous explique comment une ferme d’algues pourrait participer à la réduction des effets des changements climatiques.

Informations

Durée de la vidéo : 1 minute et 56 secondes

Date et lieu de tournage : visioconférence depuis la Gaspésie, 2023

Extrait d’entrevues réalisées par : Maylis Persoons, muséologue à Exploramer

Montage vidéo : Exploramer

Personne interviewée :

  • Éric Tamigneaux, École des pêches et de l’aquaculture du Québec (ÉPAQ)

Crédit : Exploramer, 2024

Transcription

 [Musique de fond sonore, plan sous-marin d’une algue verte sur un fond sablonneux.]

 [Image avec le logo de l’école des pêches et de l’aquaculture au Québec avec une photo d’Éric Tamigneaux à droite, musique s’arrête.]

Éric Tamigneaux : C’est beaucoup discuté en ce moment, il y a beaucoup de choses qui se passent au niveau de la recherche sur les algues parce qu’en réalité, elles contiennent… c’est des végétaux donc il y a beaucoup, beaucoup de carbone dans une algue. Ça absorbe les excès de nutriments rejetés par l’agriculture et par les eaux usées dans la zone côtière. Les algues vont comme absorber l’azote et le phosphore. Et en plus, elles servent à capter le carbone et à le stocker dans les sédiments. Donc, elles jouent un rôle important, elles contribuent aussi à la bonne santé des écosystèmes. Et donc si on veut réduire les effets du réchauffement climatique et diminuer la température moyenne de l’atmosphère, il faut l’enlever ce carbone-là. Et on n’a pas beaucoup de moyens de l’enlever à part d’utiliser la végétation. Donc il faut préserver les forêts, augmenter la couverture, superficie des forêts. Et les algues sont des forêts sous-marines, donc on peut augmenter la superficie des forêts sous-marines en favorisant la culture.

 [Musique reprend, plan sur une filière d’algues qui monte.]

[Image avec le logo de l’école des pêches et de l’aquaculture au Québec avec une photo d’Éric Tamigneaux à droite, musique s’arrête.]

Au Québec, il y a des gens de l’Université du Québec à Rimouski qui commencent à faire des mesures sur les fermes d’algues du Québec pour voir… Parce que nous on est en milieu boréal, donc on est dans un milieu tempéré mais froid, et donc de voir dans notre milieu quelle quantité de carbone pourrait être enfouie sous les fermes d’algues. Et à ce moment-là, on pourrait aussi, en plus de vendre le produit sur le marché, on pourrait aussi donner une valeur en termes de services rendus à l’écosystème par la ferme d’algues.

 [Musique reprend, plan sur deux petites algues accrochées sur une corde, logo Exploramer, musique s’arrête.]

Rien ne sert de le cacher, la plupart des menaces auxquelles les espèces du Saint-Laurent font face trouvent leur source dans l’activité humaine. S’informer des causes et des solutions est le premier bon geste à poser.

Ta plongée dans le Saint-Laurent se termine. Sors la tête de l’eau et suis maintenant le chemin des espèces jusqu’à ton assiette.

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