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Comment s'organise cette grande étendue d'eau?

Selon les aptitudes et la morphologie des espèces, un milieu de vie conviendra à certaines et sera bien invivable pour d’autres.

Les espèces du Saint-Laurent ne vivent donc pas toutes aux mêmes endroits. Imagine une algue contrer vents et marées en essayant de s’accrocher sur un fond sablonneux…

Et puis, sous l’eau, certaines espèces peuvent aussi devenir un lieu de vie pour d’autres.

C’est le cas des algues, comme les laminaires, qui constituent de véritables refuges pour certains poissons, larves et invertébrés du milieu benthique.

Illustration couleur d’un cours d’eau, vu en coupe. Les différentes zones de vie sont distinctes par leur coloration. Les lignes de marée basse et de marée haute sont indiquées.
Le milieu pélagique : dans la colonne d’eau.
Le milieu démersal : petite zone intermédiaire entre la colonne d’eau et le fond.
Le milieu benthique : sur le fond ou enfoui dans les sédiments.
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Même si certaines espèces migrent d’une zone à une autre, au cours d’une journée ou d’une année, sous la surface, trois milieux de vie se démarquent.

Au départ, les algues

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Les microalgues captent l’énergie solaire et le CO2 présent dans l’eau pour créer des glucides et de l’oxygène.

Texte alternatif détaillé

Schéma représentant le processus de photosynthèse par les macro- et micro-algues.

Un soleil envoie des rayons vers une surface d’eau, c’est l’énergie du soleil.

Dans l’eau, il y a des macro- et micro-algues. Dans l’air autour, il y a du CO2 capté par les algues et de l’O2 provenant des algues.

Même sous l’eau, la vie a besoin de lumière pour se développer.

À la base du réseau trophique se trouvent les espèces dites « producteurs » dont font partie les algues. Ces espèces produisent leur propre aliment, nécessaire à leur croissance. Pour ce faire, les algues, comme les plantes, utilisent le processus de photosynthèse.

Il n’y a pas que la lumière qui compte.

La croissance des algues et leur composition nutritionnelle seront aussi influencées par d’autres facteurs environnementaux, tels que la température, le brassage par les vagues, le taux de salinité, ou encore la qualité de l’eau et l’accès aux nutriments.

Pas d’air sans algue

Lorsque l’algue produit son énergie, elle rejette de l’oxygène. Ainsi, les milieux aquatiques sont à la source de la majeure partie de l’oxygène atmosphérique. Par conséquent, en plus de nous fournir de la nourriture, ces étendues d’eau nous procurent aussi de l’air.
De quoi donner un peu d’amour aux algues du Saint-Laurent, non?

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De quoi les algues ont-elles besoin pour bien grandir?
Est-ce que les algues du Saint-Laurent sont de bonne qualité?
Lucie Beaulieu, chercheuse à l’Université Laval, présente l’impact des facteurs environnementaux sur la croissance et la qualité nutritionnelle des algues.

Informations

Durée de la vidéo : 2 minutes

Lieu et date de tournage : Québec, 2023

Extrait d’entrevues réalisées par : Maylis Persoons, muséologue à Exploramer

Vidéaste et monteur : Guillaume Lévesque, Les productions de la Morue Salée

Vidéos sous-marines : Jean-Christophe Lemay

Personne interviewée :

  • Lucie Beaulieu, Université Laval

Crédit : Exploramer, 2024

Transcription

[Vue sous-marine sur des algues.]

[Musique de fond commence.]

Lucie Beaulieu : La croissance de l’algue va être influencée par le milieu dans lequel elle va croître, donc les nutriments qu’il y a dans l’eau. S’il y a beaucoup d’azote, donc dans l’eau, par exemple, à une période de l’année, l’algue va incorporer l’azote, puis souvent ça va favoriser la production des protéines. Ça, c’est ce qui a été mis en évidence, par exemple.

[Vue sur Lucie Beaulieu qui parle, dans une cuisine.]

Si dans l’eau, aussi, on a des minéraux, ou même s’il y avait de la pollution puis des métaux, là, l’algue, elle pourrait les incorporer. Parce qu’elle va intégrer les minéraux dans sa composition.  Puis dans l’environnement marin, il y a la luminosité aussi. Donc en fonction de la période de l’année, elle va avoir une croissance différente. Et puis là, justement, ça va favoriser la synthèse de certains composés dans l’algue.

[Plan sur une algue rouge, dans les mains d’un plongeur.]

Par exemple, avec une algue rouge qui s’appelle Palmaria palmata, on a pu mettre en évidence des différences entre la récolte de juin et la récolte d’octobre. Et elle était beaucoup plus riche en nutriments en juin, l’algue, qu’en octobre.

[Vue sur les côtes.]

Ici au Québec, on a la chance qu’on a des eaux assez propres donc.

[Vue sur le rocher Percé.]

Puis aussi, les algues elles vont croître sur le bord des côtes et on n’a pas tellement d’industrie sur le bord de nos côtes.

[Retour sur Lucie.]

Notamment en Gaspésie ou même au parc Forillon où est ce qu’il y a des producteurs qui vont récolter des algues. Donc les eaux sont assez saines, je dirais, donc, et pas tellement de métaux toxiques qui vont s’accumuler. Mais c’est sûr que si on fait la récolte des algues, il faut s’assurer que l’on n’a pas trop d’arsenic, par exemple, ou de cadmium ou de plomb.

[Vue sous-marine sur des algues.]

Mais les études qu’on a faites jusqu’à maintenant ont démontré que l’on avait une quantité qui était en dessous des normes qui sont recommandées pour la salubrité.

[Logo Exploramer.]

[Musique de fond s’arrête.]

Pas toujours reposante, la vie en colocation

Les espèces du Saint-Laurent en savent quelque chose: entre recherche de nourriture et protection face à la prédation, le Saint-Laurent n’est pas toujours un long fleuve tranquille.

Il abrite plusieurs écosystèmes au sein desquels une multitude de chaînes alimentaires, plus ou moins longues, existent. L’ensemble de celles-ci forment le réseau trophique.

Entre les niveaux d’une chaine alimentaire, des nutriments sont transmis, de la plus petite espèce jusqu’aux grands prédateurs, y compris l’humain.

Une fois que les espèces meurent, elles deviennent de la nourriture pour les décomposeurs qui la transforment en éléments nutritifs. Les algues vont absorber ces éléments qui sont alors réinjectés dans le réseau trophique.

La boucle est bouclée.

Pyramide représentant les types de consommateur dans un réseau trophique. Pour une description détaillée, accède au texte alternatif détaillé en dessous de cette image.
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Dans un écosystème en santé, la base de la pyramide est plus large que le sommet. Il y a plus de producteurs que de consommateurs, plus de proies que de prédateurs.

Texte alternatif détaillé

Schéma d’une pyramide dans laquelle sont placés les types de consommateurs représentant différents niveaux trophique. De bas en haut :

  • producteur;
  • consommateur primaire;
  • consommateur secondaire;
  • consommateur tertiaire.

Un cercle jaune (Énergie solaire) et un autre vert (Décomposeur) ont une flèche en direction de l’échelon du bas: producteur.

Les quatre types de consommateur ont une flèche en direction du cercle vert.

Au cœur d’un réseau trophique du Saint-Laurent

Te voici sous l’eau.
À ton avis, qui mange qui?

Clique sur les différentes espèces pour découvrir par qui elles se font manger.

Explore les chaînes alimentaires qui se forment. Au fur et à mesure, fais apparaître une infime partie d’un réseau trophique du Saint-Laurent.

Imagine le résultat si toutes les espèces existantes étaient ajoutées…

On devient ce que l’on mange

Quel est le point commun entre les carottes et les crustacés? Ils sont riches en bêta-carotène, cette vitamine donnant un teint jaune orangé si elle est consommée en grande quantité. Tout comme notre peau qui changerait de coloration si nous mangions beaucoup de carottes, les morues du Labrador, particulièrement friandes de crustacés, ont bel et bien une teinte différente.

Texte discriptif du réseau trophique

Se fait manger par

  • Illustration couleur d'un phoque du Groenland sur la banquise.

    Phoque

  • Zooplancton

  • Illustration couleur d'un maquereau.

    Maquereau

  • Illustration couleur d'une morue franche

    Morue juvénile

  • Illustration couleur d'une morue franche

    Morue

  • Illustration couleur d'un pétoncle géant.

    Pétoncle

  • Illustration couleur d'un crabe commun.

    Crabe commun

  • Illustration couleur d'une loupe à l'intérieur de laquelle des micro-organismes sont visibles.

    Matière organique

  • Illustration couleur d'une homard américain.

    Homard

  • La laminaire sucrée

    Laminaire sucrée

  • Illustration couleur d'un oursin vert.

    Oursin

Tu le devines, les écosystèmes présents dans le Saint-Laurent sont complexes et fascinants. Pourtant, nous ne les connaissons que très peu. Seulement 5 % des profondeurs océanographiques ont été explorés. De quoi attiser la curiosité de tous pour lever les voiles sur les 95 % restants.

En attendant, que dirais-tu d’un petit tour de table pour rencontrer les espèces, parfois bien intrigantes, dont nous connaissons déjà l’existence?

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