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À la rencontre des chasseurs de phoques québécois

La chasse aux phoques est un savoir-faire ancestral et une pratique toujours vitale pour certaines peuples autochtones vivant dans le Grand Nord Canadien.

Quelles sont les raisons de la controverse autour de la chasse aux phoques?
Qui sont les personnes qui se battent pour faire vivre ce savoir-faire?

Commençons par une introduction.

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Sept personnes impliquées de près ou de loin dans ce dossier prennent la parole et expliquent pourquoi cette pratique et cette viande méritent leur place dans nos traditions.

Informations

Durée de la vidéo : 10 minutes et 14 secondes

Lieux et dates de tournage : Gaspésie et Îles-de-la-Madeleine, 2023

Extrait d’entrevues réalisées par : Maylis Persoons, muséologue à Exploramer

Vidéaste et monteur : Guillaume Lévesque, Les productions de la Morue Salée

Vidéos animalières : Jean-Christophe Lemay, Mario Longpré, Yves Persoons et Guillaume Lévesque

Personnes interviewées :

  • Réjean Vigneau, Boucherie Côte à Côte
  • Gil Thériault, Association de chasseurs de phoques Intra-Québec (ACPIQ)
  • Sandra Gauthier, Exploramer
  • Yannick Ouellet, MRC de la Haute-Gaspésie
  • Martin Mallet, participant à la formation Chasse aux phoques
  • Enoch Sbrega, participant à la formation Chasse aux phoques
  • Éric Archambault, participant à la formation Chasse aux phoques

Crédit : Exploramer, 2024

Transcription

[Musique de fond.]

[Vue sur un bord de mer, puis sur un phoque sur un rocher, sur une bâtisse avec un drapeau au vent en premier-plan, sur un homme assis dans une salle remplie de monde et finalement sur Réjean Vigneau qui parle.]

Réjean Vigneau : Le cuir un des meilleurs cuirs au monde, par son étanchéité…
Réjean Vigneau, je suis madelinot, pas d’adoption de naissance. Je chasse au loup-marin depuis l’âge de 16 ans.

[Plan sur Réjean Vigneau, qui parle à une assemblée puis sur un homme qui prend une photo d’un hakapik.]

Chez nous, on chasse de père en fils et ça a toujours été fait comme ça. On se le cache pas que plus il va y avoir de chasseurs, plus ça va être reconnu, plus que, chaque chasseur va devenir un ambassadeur. Parce que c’était pas un dossier qui est difficile à défendre, aussi fou que ça puisse paraître, la chasse au phoque.

[Musique de fond s’arrête, retour sur Réjean qui parle à la caméra.]

C’est tellement simple à parler. On n’a rien à cacher. On a juste à expliquer. Puis ça coule comme du beurre dans la poêle. Puis souvent le monde nous dit toujours la même chose : « C’est tu aussi simple que ça ? » Je dis oui. Ça demande juste un courage politique pour régler tout ça. Puis, malheureusement, c’est pas populaire dans le temps, depuis 40 ans.

[Musique de fond reprend, plans successifs sur des anciennes photographies : une personne prend un phoque en photo, un phoque la tête hors de l’eau, un skidoo qui traine une chaloupe sur la glace, un phoque sur la glace.]

Gil Thériault : Est-ce que j’ai vu de l’évolution? Pour être franc, pas énormément.

[Plan sur Gil Thériault, assis en extérieur, musique de fond s’arrête.]

Parce que c’est un dossier qui est hyper politisé depuis les années 60, environ. Et puis… Cet aspect-là n’a pas beaucoup changé malheureusement.

[Plan sur Réjean Vigneau montrant à une assemblée comment découper de la viande puis sur un tannage de peau.]

On a fait des petits pas. C’est vraiment pas des pas de géants. Mais grâce, justement, entre autres, à ce que Réjean Vigneau a fait avec la viande, ça, il y a quand même eu une avancée importante là-dessus. Mais malheureusement, la viande c’est qu’un aspect du phoque.

[Retour sur Gil.]

C’est qu’un produit du phoque. Puis si on isole ce produit-là, en fait, ça devient très difficile de justifier au niveau économique de faire des sorties de chasses qui sont quand même assez coûteuses.

[Plan sur des phoques, posés sur des rochers.]

Donc, on a fait des avancées oui. Mais malheureusement, on s’est fait mettre des bâtons dans les roues et on s’en fait mettre de façon quotidienne dans ce dossier-là.

[Musique de fond reprend, plan sur une découpe de viande.]

Sandra Gauthier : La barrière, c’est la législation qui entoure la chasse, la législation qui entoure la transformation puis la commercialisation.

[Plan sur Sandra Gauthier dans une salle remplie de monde, musique de fond s’arrête, plan sur Sandra qui parle.]

Tu sais, notre phoque, quand il est dans l’eau, il est canadien. Il est géré par des lois canadiennes. Dès qu’il sort de l’eau, il devient québécois. Il est géré par des lois du Québec. Donc, dans l’eau il est un poisson, sur terre il est une viande.

[Vue sous-marine d’un phoque qui nage entre les algues et les rochers.]

Donc, on vient complexifier. Puis c’est pas le seul produit comme ça, les algues c’est la même chose. Les algues dans l’eau sont des poissons, puis sur terre, elles sont des légumes. Donc, on vient augmenter le nombre de règles et de lois.

[Retour sur Sandra.]

Puis les barrières pour moi, c’est tout ce qui nous limite dans l’explosion de ce grand chantier-là.

[Plan sur des gens qui goûtent de la viande puis sur les mains d’un chef qui montrent comment mettre de la viande sur une brochette, à une assemblée.]

Yannick Ouellet : Le phoque, je pense, c’est le champion des fausses croyances où est ce qu’il peut y avoir toutes sortes de choses autour. Moi, mon plaisir aussi, c’est de démystifier ça.

[Plan sur Yannick Ouellet embrochant de la viande sur une brochette, face à une assemblée.]

Entre mes morceaux-là… Fais que quand je vais la descendre…
Donc, cette viande-là, on la mérite.

[Plan sur Yannick qui parle.]

Parce que quand tu l’as abattu puis que tu l’as dans ton assiette, c’est parce que tu as travaillé fort. Tu as respecté des règles. Beaucoup plus que la moyenne des chasseurs. Donc, il faut la respecter. Le produit il est là.

[Musique de fond reprend, plan rapproché sur une découpe de viande cuite puis sur trois phoques sur une banquise, vus du dessus.]

Réjean : La beauté de cette viande-là, c’est qu’on développe un marché, c’est « flyé » ce que je vais te dire là, avec les pieds sur les « breaks ». Par son arrivage qui n’est pas facile.

[Retour sur Réjean qui parle, musique de fond s’arrête.]

C’est pas une poule, c’est pas un veau. C’est pas une poule que tu dis « Parfait, j’ai 3 coups de téléphone à faire, il y en a un qui va décoller avec un poulailler de 5000 poules, puis il y en a un qui va décoller avec autre poulailler de 4000 ». On n’est pas là. On est dans le milieu sauvage où ce que c’est qu’il faut aller récolter la bête d’un milieu sauvage. C’est compliqué. C’est vraiment à nous à donner un coup de collier, intelligemment, Parce que c’est pas en ouvrant « at large ». Parce qu’on sait que l’être humain est capable de faire tellement de conneries dans la première avant-midi que on peut pas le laisser faire. Ça lui prend de l’encadrement. Même si on n’aime pas ça, on est obligé d’en avoir.

[Musique de fond reprend, plan sur un phoque, sur un rocher au milieu de l’eau, une plage en arrière-plan.]

Gil : Ces gens-là, c’est les gens qui à nouveau sont la base de la société.

[Retour sur Gil.]

Je veux dire, la nourriture, c’est la base. Tu ne peux pas avoir plus… Un métier plus de base que ça. Puis, je regarde ça quand même, j’étudie ce dossier-là depuis, c’est ça, plus d’une quinzaine d’années.

[Musique de fond s’arrête.]

Puis je trouve que ces gens-là font du très beau travail. C’est des gens qui sont consciencieux. Des gens qui… Que j’ai accompagné à la chasse, que j’ai vu chasser. Puis qui prenait plaisir à tuer ? Il n’y a pas 1 % des chasseurs que j’ai rencontrés qui prenaient plaisir à chasser. Par contre, ce lien-là que ça crée avec la nature… Le lien proie-prédateur, assumé par l’Homme, parce qu’on l’est, on est le prédateur suprême là. Et tout le lien, la communion avec la nature, ça, ça me fascine. Puis ça impose le respect, selon moi.

[Musique de fond reprend brièvement, plan sur des phoques, sur des rochers au milieu de l’eau puis sur des personnes discutant entre elles dans une salle et sur Réjean qui explique quelque chose à une des personnes.]

Moi, je regarde ça, les nouveaux détenteurs de permis, c’est toute une génération que, je dirais, la raison principale pourquoi ils veulent apprendre à chasser et aller chasser c’est parce que, et de un, ils ne veulent pas consommer des animaux qui ont été maltraités, si on veut, dans l’industrie à grand volume.

[Plan sur des phoques nageant à la surface de l’eau.]

Donc un phoque, ils savent que, ils vont sur la banquise. C’est la mort instantanée. Il n’a pas été enfermé. Il n’a pas souffert. C’est une viande sans hormones, sans antibiotiques. Donc, ils savent qu’est-ce qu’ils mangent.

[Musique de fond reprend, plan sur des brochettes de viandes cuites dans une poêle puis sur Éric Archambault avec un tablier, circulant entre des personnes assises.]

Éric Archambault : J’ai hâte de voir dans quelques années où on va être rendus avec ça. Mais je veux faire partie un peu du mouvement qui est derrière ça.

[Plan sur Éric qui parle.]

Je sais qu’il y en a que ça fait des années qu’ils se battent. Monsieur Réjean, il est… La cause elle est noble. On s’entend là. Le personnage est exceptionnel mais la cause pour laquelle, on peut tu dire qu’il se bat ? Elle est vraiment noble.

[Plan sur Éric qui cuisine puis sur Enoch Sbrega, assis à une table.]

Enoch Sbrega : Moi, je suis consommateur de viande.

[Plan sur Enoch qui parle.]

Et le phoque, si je suis capable d’aller le récolter, le dépecer et l’amener à mon assiette à moi, je trouve que ça boucle le cercle de la vie, dans le fond.

[Plan sur Enoch et Réjean goûtant de la viande.]

Mais je pense que un être humain doit, à quelque part, savoir d’où vient ses aliments.

[Plan sur de la viande cuit dans une poêle.]

Yannick : Le consommateur, son rôle le plus important, premièrement, c’est de s’informer.

[Plan sur Yannick qui cuisine devant une assemblée.]

Puis, deuxièmement, de demander.

[Retour sur Yannick qui parle à la caméra.]

C’est l’offre ou la demande. Ça a toujours été la même chose. C’est comme ça en politique. C’est comme ça dans tous les développements, peu importe la ressource, c’est toujours la même chose.

[Plan sur Yannick, parlant à une assemblée.]

C’est le consommateur qui a le dernier mot. Mais à condition qu’on le rende disponible, accessible, puis qu’on démocratise ça.

[Musique de fond reprend, vue sur une multitude de phoques sur la banquise, vus du dessus qui avance.]

Gil : Informez-vous, informez-vous sur ce dossier-là, c’est un dossier où il y a eu beaucoup, beaucoup de désinformation. Puis, de ne pas être maniaque, de tuer des animaux, croyez-moi, je peux comprendre ça. Je suis tout à fait dans ce… J’adore les animaux. J’ai toujours eu des animaux de compagnie. Je suis quelqu’un qui est très branché sur la nature. Mais il y a quand même tout un questionnement à se faire là-dedans. À savoir, qu’est-ce que… C’est quoi la meilleure façon de nourrir l’humanité ? Puis parmi celles-là, informez-vous.

[Retour sur Gil qui parle.]

Puis vous allez voir que la chasse au phoque ça en fait partie. Parce que si on veut faire du bien à la planète, ultimement, selon moi ce que j’ai fait comme recherche, ça revient toujours aux mêmes choses. C’est de consommer moins, de consommer mieux puis de consommer localement. Si quelqu’un est capable de me convaincre que je suis à côté de la plaque là-dessus, amenez-vous-en, parce que j’ai quand même étoffé mon dossier. Puis la chasse aux phoques, c’est tout ça.

[Plan sur Martin Mallet assis avec des gens autour puis sur Martin qui parle.]

Martin Mallet : Je trouve que, avec ce qu’on a là comme qualité, c’est triste que depuis des décennies, on n’offre pas ça sur nos assiettes à travers le Québec, mais aussi à travers le reste des provinces maritimes.

[Plan sur un phoque, sur un rocher au milieu de l’eau.]

Il est temps que ça change.
[Rire.]

[Logo Exploramer.]

[Musique de fond s’arrête.]

Un savoir-faire presque oublié

Au Québec, deux espèces sont chassées: le phoque gris et le phoque du Groenland.

Seules les communautés autochtones ont le droit de chasser d’autres espèces, tant que cela ne nuit pas à la conservation de l’espèce. Ces mammifères marins leur assurent une sécurité alimentaire, en plus de fournir fourrure et huile, mais aussi des revenus, notamment grâce à la revente des peaux. Ils sont au cœur des traditions et des savoirs transmis entre les générations.

Dans les régions côtières du Québec, c’est aux Îles de la Madeleine que ce métier est le plus répandu et exercé. Ailleurs, il reste marginal bien qu’une volonté de réappropriation prenne doucement place.

Le cri des loups

« Loup marin » est une ancienne appellation québécoise du phoque, toujours bien utilisée aux Îles de la Madeleine. Elle trouve son origine dans la ressemblance entre les cris du loup et ceux du phoque. En passant proche d’un rassemblement de phoques gris, par exemple, tu pourrais entendre les puissants hurlements de ces loups marins.

Tomber pour mieux faire

Photographie d'un hakapik.
Le percuteur ou le marteau est la partie avec laquelle le phoque est abattu. Il permet la précision et la fatalité du coup.
Le chasseur utilise le pic en métal pour se sortir de l’eau, en s’accrochant à la glace, pour traîner la carcasse ou pour se défendre contre le phoque gris, notamment, qui a tendance à attaquer quiconque l’approche.
La taille réglementée du hakapik facilite la prise en main et améliore l’efficacité du coup. Le manche peut également servir à évaluer l’épaisseur de la glace et à éviter les trous d’eau.
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Le hakapik est une des armes les plus primitives permettant l’un des meilleurs abattages au monde.
Crédit : Exploramer

Les années 1970 représentent un tournant dans l’histoire de la chasse aux phoques.

Au début de la décennie, certaines populations de phoques connaissent un déclin important en raison de la chasse intensive. En 1977, Brigitte Bardot, une actrice française, fait campagne pour dénoncer la chasse aux blanchons et les techniques de chasse « barbares » au Canada.

Ces événements amènent les États-Unis et l’Europe à fermer leurs frontières aux produits du phoque. C’est un coup dur pour l’industrie qui perd ses principaux marchés d’exportation.

Le gouvernement veille alors à revoir ses pratiques et durcit les règlementations pour faire de cette chasse l’une des plus réglementées et éthiques au monde.

Depuis 1987, abattre des blanchons est interdit. D’ailleurs, la chasse est fermée durant les périodes de mise-bas et de sevrage.

Une technique d’abattage est mise en place avec l’aide de scientifiques et de vétérinaires afin de réduire la souffrance animale.

Les armes utilisées sont revues pour augmenter l’efficacité. Carabines de gros calibre, fusils de chasse avec balles rayées, hakapik et gourdin sont maintenant les seules armes autorisées.

Une formation est obligatoire pour obtenir un permis de chasse aux phoques.

L’effet « Brigitte Bardot »

En se plaignant au gouvernement du Canada de l’utilisation « barbare » du hakapik, Brigitte Bardot a participé à son officialisation. En effet, le gouvernement a mandaté un groupe de vétérinaires pour trouver la méthode et l’outil le moins cruel possible pour la chasse aux phoques et le résultat fut le hakapik. Il est donc maintenant inscrit dans la règlementation officielle de la chasse actuelle au Canada.

L'avenir de la pratique

Le Saint-Laurent est en mouvance.

Les glaces, de moins en moins présentes, risquent d’affecter la présence du phoque du Groenland dans les eaux québécoises. En effet, cette espèce migre entre l’Arctique et le golfe selon l’état de la banquise.

Toutefois, plusieurs espèces de loups marins sont présentement en surpopulation.

Évolution du nombre de phoques gris

Graphique linéaire, les années sur l’axe horizontal, le nombre en millier sur l’axe vertical. 1960 : 3, 1970 : 10, 1980 : 30, 1990 : 95, 2000 : 200, 2010 : 350, 2022 : 424.
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Depuis les années 1960, le nombre de phoques gris a considérablement augmenté dans l’océan Atlantique Nord-Ouest.
Source : McDonald, K., Les impacts écosystémiques et la gestion des populations de pinnipèdes / le président, Ken McDonald, Parlement, Ottawa.

Un poisson noir représentant 1534 tonnes de poissons pêchés par jour dans l'Atlantique par l'industrie et 23 poissons verts représentant 41820 tonnes de poissons mangés par jour pas les phoques gris et phoques du Groenland.
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Ensemble, les phoques gris et les phoques du Groenland mangent beaucoup plus de poissons que la pêche n’en prélève.
Source : Produits de Phoque Canadien, 2019

Cette situation met une pression sur certaines espèces de poissons, comme la morue, la plie rouge ou encore le maquereau, mangés en grande quantité par ces prédateurs.

Bien que des quotas aient été mis en place en 1971, les captures n’atteignent qu’un faible pourcentage de ceux-ci. Ainsi, entre 2011 et 2019, une moyenne de 63 000 phoques du Groenland étaient capturés sur les 400 000 autorisés.

En 2024, malgré le surnombre de phoques et l’évolution des techniques, les marchés internationaux maintiennent leur embargo.

Il est donc primordial de développer le marché intérieur pour perpétuer ce savoir-faire, aider à l’équilibre de l’écosystème et profiter de ces produits encore méconnus, mais tout de même uniques, naturels et délicieux.

Photographie d'une banquise avec des milliers de phoques.
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Que sont tous ces petits points noirs sur la glace? C’est bien des phoques sur la banquise, dans le golfe du Saint-Laurent.
Crédit : Jean-Claude Richard, 2011

La chasse aux phoques fait partie de nos savoir-faire traditionnels québécois. La pratique a évolué grâce à nos apprentissages du passé. Elle est ainsi devenue durable et plus humaine.

D’autres pratiques durables t’attendent dans la suite de l’exposition. Devines-tu lesquelles?

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