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À la rencontre des pêcheurs québecois

La pêche est un savoir-faire ancestral sur les bords du Saint-Laurent.

À quoi ressemble la vie d’un pêcheur?
Quels sont les spécificités de ce métier?
Quel est l’avenir de ce savoir-faire?

Commençons par une introduction.

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Sept personnes du domaine de la pêche nous introduisent aux réalités de leur métier et à leur amour pour la mer.

Informations

Durée de la vidéo : 4 minutes et 36 secondes

Lieux et dates de tournage : Gaspésie, 2022 et Îles-de-la-Madeleine, 2023

Extrait d’entrevues réalisées par : Jean-Sébastien Laliberté et Maylis Persoons, muséologues à Exploramer

Vidéaste et monteur : Guillaume Lévesque, Les productions de la Morue Salée

Personnes interviewées :

  • Jérémy Jérôme, membre de la communauté mi’gmaq de Gesgapegiag
  • Yann-Philippe Poirier, capitaine du bateau La Chouette III
  • Antoine Nicolas, Un océan de saveurs
  • Jean Côté, Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie
  • Réal Tapp, Les Agrès de pêche ACPG Inc.
  • Réginald Cotton, ancien pêcheur de morues
  • Patrick Denis, Cloridorme

Crédit : Exploramer, 2024

Transcription

[Vue sur la côte, depuis la mer, fond de musique.]

[Plan sur Jérémy Jérôme au bord de l’eau qui parle.]

Jérémy Jérôme : Je m’appelle Jérémy Jérôme, membre de la communauté micmac de Gesgapegiag.

[Vue sur un bateau de pêche en pleine mer.]

J’ai tout le temps eu les mains mouillées, les pieds mouillés, soit dans la rivière, soit dans la baie, ici.

[Plan sur Jérémy au bord de l’eau qui parle.]

N’importe qui, n’importe quel autre micmac, en tant que tel, on est né de même.

[Vue d’un bateau qui arrive dans un quai puis sur quelques bateaux accostés dans une marina, volume de la musique s’intensifie.]

Yann-Philippe Poirier : Moi je m’appelle Yann-Philippe Poirier.

[Plan sur Yann-Philippe Poirier qui parle, avec son bateau en arrière-plan.]

Je suis originaire des Îles, de l’Étang-du-Nord. Puis, ici on est sur le port de Cap-aux-Meules. Puis, moi je suis un jeune entrepreneur dans le milieu de la pêche. Ça fait au moins une bonne dizaine d’années que je fais ça comme métier principal.

[Vue de bateaux amarrés à quai.]

Tu vois, moi, j’ai grandi sur le bord des quais.

[Retour sur Yann-Philippe qui parle.]

Ça a tout le temps fait partie de mon environnement. Mon père était pêcheur, son père l’était avant lui, son arrière-grand-père et ainsi de suite l’ont pratiquement toujours été.

C’est ce que j’ai choisi comme métier puis le métier m’a choisi aussi un peu, du moins autant que je l’ai choisi. Je fais ça par passion.

[Vue sur Antoine Nicolas en habit de plongée qui transporte son bateau pneumatique de sa voiture jusqu’à l’eau.]

Antoine Nicolas : Antoine Nicolas. En fait, je suis le propriétaire de l’entreprise Un océan de saveurs.

[Plan sur Antoine en intérieur, qui parle.]

Fait que je suis cueilleur d’algues en fait, donc on va cueillir des algues en fait, en plongée. Nous, on est situé à Gaspé, donc en Gaspésie.

[Vue sur Antoine qui met ses palmes au bord de l’eau, puis nageant dans l’eau.]

Et puis, on a un secteur de récolte en fait qui part du pied du phare de Cap-des-Rosiers jusqu’à Grande-Vallée pour le côté Nord.

[Vue sous-marine d’Antoine parmi les algues, il en montre quelques-unes.]

Puis on a une petite enclave de neuf kilomètres en fait côté sud, à Cap-aux-Os.

Jean Côté : Bonjour, Jean Côté.

[Vue sur Jean Côté qui parle, en intérieur.]

Je suis directeur scientifique du regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie. Les pêcheurs de homards, c’était des pêcheurs polyvalents, puis les plus vieux, parmi d’entre eux, ont tous connu le moratoire sur la morue.

[Vue sur un bateau qui rentre dans une marina, plan rapproché dans la cabine du bateau avec un homme aux commandes, suivi d’un plan sur le bateau qui accoste à quai.]

C’était des pêcheurs de morue qui ont perdu leur travail ce jour-là, qui sont devenus des pêcheurs de homards, par la force des choses.

[Vue sur un homme qui tient une commande à quai.]

Donc depuis longtemps, ils travaillent à s’assurer que cette pêche connaîtra jamais le même sort.

[Vue sur caisse remplie de homards, une main vient en bouger un, étiquette Aliment du Québec accrochée à sa pince.]

On produit des homards en écloserie de façon à compenser trois à cinq pour cent des captures annuellement.

[Vue sur Jean qui parle, en intérieur.]

Donc on se dit « on n’est pas juste des chasseurs-cueilleurs, on est rendu des agriculteurs de la mer ».

[Vue sur un groupe de personnes sur le quai.]

[Vue sur le port, d’un peu plus loin et en hauteur, vue sur Réal Tapp qui parle, dans la fabrique.]

Réal Tapp : Quand on rentre ici, on s’aperçoit que, veux veux pas, c’est un atelier d’engins de pêche.

[Vue rapprochée sur une main qui tisse un bord de filet, puis un plan un peu plus éloigné.]

Ce qui touche les engins de pêche, c’est les sortes de chalut. On peut faire des filets maillants aussi. Nos connaissances, on l’a appris sur, va dire, en travaillant là-dedans.

[Vue sur le haut du corps d’un jeune homme qui tisse le filet.]

Avant moi, je faisais pas ça.

[Vue sur un filet en construction tendu dans la fabrique, puis plan sur Réal qui parle, à côté du filet tendu.]

J’ai adoré quand j’ai commencé. L’expérience, j’étais pêcheur, puis ce qu’on a vécu. On a été faire des formations aussi à l’extérieur. J’ai déjà été au Danemark pour une formation.

[Vue sur un autre homme, plus âgé qui tisse un filet.]

Et au Québec, on est les seuls qui font ça.

[Vue sur une poulie de bateau avec filets dedans, vue sur un filet et ses bouées étendu par terre.]

Réginald Cotton : Bonjour, mon nom est Réginald Cotton. J’habite à Rivière-au-Renard.

[Vue sur 4 bateaux accostés l’un derrière l’autre, vue de profil.]

Je suis un résident de Rivière-au-Renard, dans la ville de Gaspé.

[Vue sur Réginald qui parle, en intérieur.]

Je suis un ancien pêcheur de morue dû au premier moratoire en 92 dans l’Atlantique, puis en 93 dans le Golfe. C’est sûr qu’on ne pêche pas de morue. Par la force des choses comme la majorité des pêcheurs de poissons de fond, on est devenu soit des crabiers ou soit des crevettiers. Dans mon cas c’étaient des crevettiers. J’ai acheté des permis, un plus gros bateau parce que je pêchais dans l’Atlantique alors c’est ça mon histoire dans la pêche.

[Plan sur le devant d’un bateau, vu de face, vue sur plusieurs bateaux entreposés.]

Patrick Denis : Mon nom, c’est Patrick Denis. Moi, je suis la troisième génération de qui prend la relève de l’entreprise familiale poissonnerie Cloridorme, basé à Cloridorme en Gaspésie.

[Plan sur la côte puis sur Patrick Denis qui parle, assis au bord de l’eau, des sachets de produits sont placés à côté de lui.]

Nous, dans le fond, transforme principalement du poisson de fond. Mais maintenant, notre production principale, c’est le concombre de mer.

[Plan rapproché d’un concombre de mer séché, que Patrick fait tourner entre ses doigts.]

Beaucoup consommé en Chine mais très méconnu des Québécois.

[Plan sur Patrick qui tient le concombre séché entre deux doigts, à hauteur de sa tête.]

Ça, c’est un aspect qu’on veut travailler. Je dirai pas à court terme. C’est plus sur du moyen, du long terme avec différents intervenants locaux là-dessus.

[Vue sur les sachets de concombre de mer sauvage de Cloridorme.]

[Volume de la musique s’intensifie. Plan sur village avec une église en bord de mer.]

Jérémy : L’eau, c’est une magnifique force qu’on peut pas contrer.

[Plan sur la rive puis sur Jérémy qui parle au bord de l’eau.] 

Il faut aller avec. Puis je vais continuer dans la mer. J’ai…

[Plan sur un petit bateau accroché à un quai avec un pêcheur à la ligne à côté.]

Je peux pas arrêter de pêcher.

[Plan rapproché sur des vagues arrivant sur la plage.]

Je peux pas l’expliquer même, je sais pas comment.

[Vue sur la plage, des mouettes ont les pattes dans l’eau, musique s’arrête en fondu, le bruit des vagues s’intensifie.]

[Logo Exploramer.]

Un savoir-faire traditionnel

Avant l’arrivée des Européens, les communautés autochtones de l’Est du Canada pêchaient déjà plusieurs espèces comme l’anguille, le saumon ou encore le homard.

Les Innus de la Côte-Nord, la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk dans le Bas-Saint-Laurent et les Mi’gmaqs en Gaspésie fabriquaient leurs engins de pêche à partir de babiche, de bois, d’os d’animaux et de fibres végétales. Grâce à leur savoir-faire dans la construction d’embarcation, les Mi’gmaqs étaient parmi les seuls à être capables de pêcher en haute mer.

Depuis, les pratiques et engins ont évolué, mais la pêche reste au cœur des pratiques de nombreux habitants des côtes du Saint-Laurent, dont le mode de vie demeure orienté vers la mer.

Photographie en noir et blanc de trois hommes en train de monter une fascine. Ils tressent un long filet entre des piquets planter dans le sol à marée basse.
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Les savoir-faire et pratiques associés aux pêcheries fixes du Saint-Laurent, telle que la pêche à la fascine, ont été inscrits au registre du patrimoine culturel immatériel du Québec le 26 octobre 2023. Cette reconnaissance confirme la place fondamentale de la pêche dans l’histoire de la province.
Crédit : Construction d’une fascine sur les bords du Saint-Laurent vers 1960.
Musée de la mémoire vivante, fonds Rodrigue Labrecque.

Les outils des pêcheurs

Les techniques et engins de pêche sont multiples.

Ils évoluent afin de répondre au mieux aux critères de rentabilité, de sélectivité et, de plus en plus, de conservation des écosystèmes.

Pour plus d’efficacité et de sélectivité, les engins sont placés selon la zone d’habitat des espèces ciblées : dans la colonne d’eau, autrement dit pélagique, ou proche du fond. Ils peuvent aussi se différencier par leur placement « mobile » ou « fixe ».

Les engins mobiles

Les engins mobiles sont, en général, tirés par un bateau.

Le chalut est un large filet traîné par un bateau appelé chalutier. À sa sortie de l’eau, la poche contenant les poissons est vidée sur le pont du bateau.

Comme cet engin capture tout poisson sur son passage, les mailles du filet peuvent être adaptées pour améliorer la sélectivité. Une grosse maille laissera passer les plus petits poissons.

Pour la pêche à la crevette nordique, une grille Nordmøre garantit une sélectivité proche de 95 %. Grâce à cette innovation, le chalut à crevettes est devenu un engin de pêche responsable.

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Vidéo : Images sous-marines d'une grille Nordmøre

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Dans le Saint-Laurent, le chalut est principalement utilisé pour la pêche des poissons de fond et des crevettes nordiques. Il peut être déployé dans la colonne d’eau ou proche du fond.

Transcription

Illustration animée de maquereaux et autres poissons anonymes capturés dans un chalut tiré par en avant.

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Cette turlutte est composée d’appâts en plastique semi-plombé, munis d’une couronne d’hameçons.

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Illustration animée de quatre turluttes rouges accrochées en ligne les unes après les autres. La ligne de turluttes descend. Deux calmars viennent s’accrocher de part et d’autre des hameçons. La ligne est remontée.

Utilisées pour pêcher le calmar, les turluttes sont installées le long d’une ligne de pêche. Le mouvement de la ligne imite le déplacement d’une proie, ce qui attire les calmars. Traditionnellement, cette pêche se faisait la nuit, muni de lampes. Les sources lumineuses ont tendance à attiser la curiosité des calmars, habitués à la pénombre des profondeurs.

La pêche à la turlutte est l’une des plus anciennes formes de pêche encore pratiquée aujourd’hui. Bien que les quelques permis de pêche délivrés au Québec ne soient pas utilisés présentement, une volonté de relancer l’activité commence à voir le jour…

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Vidéo : Pêche à la turlutte en Terre-Neuve-et-Labrador

Le filet de la senne-bourse est largué par un bateau appelé senneur. Pendant que celui-ci encercle le banc de poissons, une petite embarcation, le « skiff », retient l’extrémité de la senne. Ce processus est appelé le filage.

Pour que le filet puisse s’étendre, des flotteurs retiennent sa partie supérieure, alors que la partie inférieure est munie de poids. Celle-ci est ensuite fermée progressivement pour former une bourse et éviter la fuite des poissons. Ceux-ci sont finalement prélevés de cette bourse à l’aide d’une pompe ou d’une grande épuisette, appelée salabarde.

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La senne-bourse est utilisée dans le golfe du Saint-Laurent pour la capture de poissons pélagiques tels que le hareng, le capelan ou encore le maquereau. La taille du maillage peut permettre une meilleure sélectivité.

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Illustration animée d’un filet positionné en cercle, dont les extrémités sont reliées au mat d’un grand bateau. Le filet entoure un banc de poissons et se rétrécit au fur et à mesure. Le banc est capturé lorsque le filet est remonté. Un 2e bateau, en avant, plus petit, est relié à l’autre bateau par deux câbles.

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Ce jigger moderne dit norvégien, est plus allongé et brillant que les anciens jiggers.

Transcription

Illustration animée d’un appât en métal avec hameçon, attaché au bout d’une ligne de pêche. La ligne fait des mouvements de montée et de descente afin d’attirer une morue qui se prend finalement à l’hameçon et qui est ensuite remontée complètement.

Le jigger à morue est une technique de pêche utilisée depuis plusieurs siècles. Les pêcheurs déroulent leur ligne depuis le bateau – à l’époque un petit bateau en bois appelé doris. La mise à l’eau de la ligne ainsi que sa remontée se faisaient manuellement. Aujourd’hui, tout ça est mécanique et les jiggers ont changé. Les équipements actuels permettent aux pêcheurs d’en manipuler plusieurs à la fois.

Cet engin tient son nom de la technique associée : le jigging, mouvement de montée et descente qui attire la morue.

Les dragues, tirées par un bateau appelé dragueur, ratissent le sédiment des fonds marins. Ce faisant, elles déterrent et collectent les animaux qui y vivent, principalement les bivalves, tels que les pétoncles, les couteaux et les palourdes, mais elles emportent également au passage concombres de mer, anémones et roches.

Dans les années 1940, la drague hydraulique a été développée. Plutôt que de ratisser le sol, elle projette un puissant jet d’eau afin de déloger les espèces pour ensuite les récupérer dans ses filets.

Tu l’auras deviné, la drague, qu’elle soit mécanique ou hydraulique, impacte gravement les fonds marins. Des recherches sont en cours pour tenter de diminuer cet impact tout en maintenant une efficacité suffisante pour être rentable pour les pêcheurs. Des solutions commencent à émerger pour les pêches au concombre de mer et au pétoncle, par exemple.

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Vidéo : Images sous-marines d'une drague en action

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Les dragues peuvent être composées d’un nombre de poches très variées. Ici, il s’agit d’une drague Digby à 3 poches.

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Illustration animée de trois poches de formes rectangulaires aux mailles métalliques épaisses avançant sur le fond marin, tirées par un pôle sur roues. Des concombres de mer ainsi que des pétoncles géants sont ratissés et se retrouvent dans le fond des poches. Du sable se dégage à l’endroit où la drague frotte au sol.

Les engins fixes

Les engins fixes sont déployés en mer et laissés sur place quelques heures ou quelques jours avant d’être récupérés.

Les casiers sont utilisés pour la capture des crustacés et mollusques, tels que le crabe, le homard ou le buccin. Leurs formes dépendent de l’espèce ciblée et est optimisée pour faciliter le stockage sur les bateaux de pêche.

C’est traditionnellement le hareng ou le maquereau qui sert d’appât. Toutefois, ces espèces étant en déclin, il est impératif de développer des appâts alternatifs.

À bord, les pêcheurs peuvent facilement faire le tri et remettre à l’eau les animaux non voulus. Grâce, notamment, à cette sélectivité, la pêche aux casiers est considérée comme responsable.

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Vidéo : Images sous-marines d'un casier à homards

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Le casier à homards est conçu pour permettre aux petits individus de s’échapper. Une deuxième sélection est faite à bord, une fois le casier récupéré.

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Illustration animée d’un casier à homards. Le casier a une forme rectangulaire. Un appât en forme de tête de poisson est placé dans la partie gauche du casier. Un petit homard rentre dans la partie droite, traverse le casier et ressort par une trappe placée sur la gauche, devant. Un grand homard rentre à son tour mais reste dans la partie gauche du casier. Il est trop gros pour sortir par la trappe.

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La palangre est principalement utilisée pour les poissons de fond comme les flétans.

Transcription

Illustration animée d’une ligne de pêche, avec plusieurs hameçons appâtés, posée sur le fond. Deux bouées reliées aux extrémités de la ligne flottent à la surface de l’eau. Un flétan mange l’appât et se prend dans un hameçon. L’ombre d’un autre poisson se prend dans un hameçon plus à gauche.

La palangre est une ligne sur laquelle sont répartis plusieurs hameçons appâtés. Cet engin a une grande diversité d’utilisations: pélagique, mobile ou fixe, ou placé sur les fonds.

Même si les pêcheurs tentent de cibler certaines espèces par le choix des appâts ou la grosseur des hameçons, la sélectivité reste difficile à maîtriser.

Une version améliorée, la palangre dite flottée, permet aux poissons de survivre plus longtemps. Grâce au placement plus éloigné du fond et la façon dont cette palangre est construite, le poisson ne s’entortille pas autour de la ligne.

Le filet maillant peut être fixe ou mobile. Il est tendu sur le fond ou dans la colonne d’eau.

Les branchies des poissons s’emmêlent dans les mailles du filet et les pêcheurs peuvent alors remonter leurs prises à bord du bateau. Selon l’espèce visée, principalement l’éperlan, le maquereau ou les poissons de fond comme les flétans, la taille des mailles diffère, ainsi que la profondeur à laquelle le filet est installé. Malgré ces ajustements, le risque de prises accessoires reste élevé.

Comme ce filet peut s’étendre sur plusieurs dizaines de kilomètres, des répulsifs acoustiques commencent à être mis en place afin d’éloigner les mammifères marins et éviter les empêtrements.

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Lorsqu’il est fixe, le filet maillant est maintenu tendu dans l’eau grâce à des ancres qui tiennent le bas du filet et des bouées qui tiennent le haut en plus d’indiquer la position du filet.

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Illustration animée d’un large filet rectangulaire fixé au fond grâce à des encres. Le dessus du filet est soutenu par des bouées cylindriques. Deux grosses bouées rondes reliées aux encres du filet flottent à la surface de l’eau. Deux flétans passent leur tête dans les mailles du filet et se retrouvent pris.

Les pieds et les mains dans l’eau

Pas besoin de gros engins de pêche pour capturer des espèces marines.

As-tu déjà entendu parler de la cueillette manuelle?

Elle est pratiquée commercialement par les communautés autochtones et des pêcheurs-plongeurs professionnels, principalement pour la mye commune, les algues ou encore les oursins. Comme pour la pêche, la cueillette commerciale nécessite un permis de pêche et le respect de certaines règles.

Illustration d’oursin à gauche avec une double flèche dessous indiquant 50 mm et illustration d’un fucus à droite avec une double flèche sur le côté, partant du bas indiquant 15 cm.
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Voici quelques règles à respecter lors de la cueillette commerciale : les oursins doivent avoir une taille minimale de 50 mm pour être récolté. Les fucus, par exemple, doivent être coupé à 15 cm minimum, au-dessus du crampon.
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Quelles sont les règles et les spécificités de la cueillette d’algues?
Antoine Nicolas nous présente cette facette de son métier et nous introduit à quelques algues du Saint-Laurent.

Informations

Durée de la vidéo : 3 minutes et 19 secondes

Lieu et date de tournage : Gaspésie, 2022

Extrait d’entrevue réalisée par : Jean-Sébastien Laliberté, muséologue à Exploramer

Vidéaste et monteur : Guillaume Lévesque, Les productions de la Morue Salée

Les vidéos sous-marines ont été fournies par Antoine Nicolas.

Personne interviewée :

  • Antoine Nicolas, Un Océan de Saveurs

Crédit : Exploramer, 2022

Transcription

[Vue sur le rocher Percé en arrière-plan puis sur une plage, un village et ensuite la mer.]

[Musique en fond et Antoine Nicolas qui parle.]

Antoine Nicolas : Là on se situe à Petit Cap en Gaspésie dans le village de Gaspé.

[Vue sur Antoine en combinaison de plongée à l’arrière d’une voiture coffre ouvert.]

Fait qu’on se prépare pour aller cueillir des algues en fait.

[Vue sur des falaises en bord de mer, musique de fond.]

[Retour sur la vue d’Antoine en combinaison de plongée qui prépare son matériel.]

Nous on est sur nos permis, nos secteurs en fait, fait qu’on a les autorisations d’aller cueillir dans ce secteur-ci. Il peut y avoir qu’un seul récolteur par secteur donc pour faciliter la gestion au niveau de Pêches et Océans puis la pérennité de la ressource aussi.

[Deux vues sur la plage puis sur Antoine assis à une table en intérieur, la musique s’arrête, bruit des vagues.]

On a des quotas en fait avec le ministère de Pêches et Océans Canada, le MPO, qui en fait vont réglementer les secteurs de récolte. Donc on a permis avec des secteurs de récolte. Et puis on a des quotas en fait par espèce et quand on récolte en fait sur le permis aussi les noms des récolteurs, des plongeurs sont mentionnés. Fait que personne ne peut récolter si son nom n’est pas écrit sur mon permis. Il faut qu’il y ait une pièce d’identité avec lui, s’il se fait contrôler sur la plage pour documenter que c’est bien lui qui a récolté. Et puis, c’est quand même sévère, c’est quand même rigide. Et puis chaque espèce est décrite en termes de conditions de récoltes, comment on doit la couper. Et puis, on a le droit à aucune marge d’erreur. Ça en particulier, ça veut dire qu’aucune algue n’a le droit d’être arrachée de son support.

[Vue sur un panneau fin de route et la mer en arrière-plan.]

[Vue rapprochée sur Antoine en habit de plongée.]

En fait, on fait la démarche inverse nous autres de la plupart des usines qui doivent absorber ce que le pêcheur est allé pêcher le plus rapidement possible. Nous autres, on calque vraiment nos récoltes sur nos besoins, sur nos commandes. Fait que ça va vraiment être dépendants de nos besoins.

[Différents plans sur Antoine qui descend vers la plage en portant une petite embarcation gonflable.]

Quand on allait chercher vraiment les algues fraîches, on essayait de chercher les secteurs qui avait le plus de diversité dans le même endroit de façon à faire le moins de plongée possible dans la journée.

[Antoine pose l’embarcation au bord de l’eau.]

Maintenant, ça va être vraiment plus la biomasse qu’on va rechercher, en fait, le volume.

[Retour sur Antoine qui se prépare à l’arrière de la voiture.]

On le cherchait aussi avant parce que l’objectif quand même, c’est d’essayer de n’utiliser en fait que les fortes biomasses et de laisser de côté complètement les faibles biomasses.

[Vue sur Antoine en train de nager à la surface de l’eau avec son bateau qui le suit.]

Fait que ce secteur ici, je ne l’ai pas utilisé pendant trois ans parce qu’il y a une année où il y a vraiment des coupes à blanc par la glace.

[Musique de fond, vue sous l’eau sur différentes espèces d’algues. Antoine apparait dans le cadre et en montre quelques-unes.]

On essaye vraiment au niveau de la récolte d’être le plus responsable possible. Moi, c’est une logique, c’est une logique.

[Vue sous l’eau sur Antoine nageant au milieu d’algues.]

Je pars du principe que si on détruit l’environnement, on détruit l’entreprise fait que si on veut continuer à exploiter les ressources demain, il faut absolument la préserver absolument préserver l’environnement au sens large fait que l’objectif à notre niveau, c’est d’essayer de faire rimer écologique avec économique.

[Vue sous l’eau sur différentes espèces d’algues. Musique de fond s’arrête.]

[Vue sur Antoine au bord de l’eau tenant une longue algue dans les mains et montrant différents endroits de celle-ci.]

Idéalement, c’est ici qu’on la coupe de façon qu’elle repousse. Elle, elle pousse par cette partie-là fait qu’en la coupant ici, elle va pouvoir repousser toute seule. Fait que là, on a un spécimen quand même de plusieurs années ici. Quand on coupe les algues, par exemple les algues brunes en particulier peuvent vivre quinze à trente ans.

[Succession de vues sur différentes espèces d’algues dans les mains d’Antoine, bruit des vagues.]

Fait que si on la coupe intelligemment, elle est capable de repousser. Et puis on pourrait exploiter la même algue pendant quinze à trente ans.

[Vue en pieds d’Antoine tenant une longue algue faisant sa taille au bord de l’eau.]

[Musique de fond s’arrête.]

[Logo Exploramer.]

La récolte manuelle des algues ne fait pas exception.

Au-delà des règles, il s’agit d’un processus bien technique pour lequel il faut s’y connaître. Cueillir les algues tout en les préservant pour l’avenir, c’est tout un savoir-faire.

Aussi pour les amateurs

La cueillette récréative de mollusque est une activité prisée des habitants des régions côtières. Notre petit conseil d’ami? Avant de t’y essayer, vérifie sur le site du ministère des Pêches et Océan Canada si le secteur est autorisé pour la récolte. Le ministère veille à fermer les zones dans lesquelles un risque de contamination est présent.

Être pêcheur, c’est un mode de vie rempli de défis pour trouver l’équilibre entre la pérennité du revenu et celle de la vie marine. Un jeu d’équilibriste auquel ces travailleurs et travailleuses de la mer se prêtent chaque année pour te ramener de bons produits frais.

Les savoir-faire de la pêche ne sont pas les seuls à se transmettre de génération en génération au Québec. Une autre pratique, pleine de potentiel, t’attend…

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